Doit-on espérer une société sans travail ?
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Faut-il espérer une société sans travail ? La dimension contraignante du travail, qui se montre dans ses horaires fixes, sa pénibilité, le fait qu'il soit souvent dirigé par quelqu'un d'autre, nous amènerait spontanément à espérer une société sans travail. Ne serait-ce pas là le meilleur moyen de nous accomplir, individuellement et collectivement ? Une telle société ne libérerait-elle pas les hommes des contraintes qui les empêchent de se réaliser et de se relier les uns aux autres de la manière qui leur semblerait la meilleure ? Ne serait-ce pas là un devoir, étant donné que l'enjeu de cet espoir c'est bel et bien la liberté, qui constitue notre humanité ? Pourtant, le travail n'est-il pas ce qui nous incite à développer nos capacités, et les règles de son organisation ne sont-elles pas les garanties de l'ordre social ? Une société sans travail ne serait-elle pas une société du repli sur soi généralisé, lié au fait que chacun serait ramené à ses désirs spontanés, coupé des autres et ainsi dans l'incapacité de vivre avec eux ? Serait-ce encore une société ?
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Faut-il vivre en société autrement qu'en travaillant ? Les contraintes attachées au travail ne sont-elles pas en réalité les obligations qui nous découvrent en tant qu'humains les uns pour les autres ? A moins que ce que nous pensons être les vertus du travail ne puissent se retrouver dans le loisir, comme nous l'ont montrés les grecs dans l'antiquité, ce qui nous permettrait de faire de notre espoir de former une société sans travail un devoir à l'égard de notre humanité ?I – Situationnisme : il faut espérer ne plus travailler pour retrouver sa