Dom juan iii, 1
Acte III scène 1
I- Opposition valet/maître. - Sganarelle n’a que le privilège du savoir de son habit, provisoirement :
« Cet habit me donne de l’esprit et je me sens d’humeur à disputer contre vous »
L’habit confère le droit de parler et disqualifie le porteur, lui annule sa parole. Car il dit qu’un bon médecin, fait mourir les gens : il n’y a pas d’expertise la seule chose que l’on peut attendre d’un homme de savoir c’est qu’il ne sait rien. - Le raisonnement de Sganarelle est annulé par le fait qu’il tombe. Cela invalide la réplique précédente : « Mon raisonnement » qui statu sur le géni humain.
La chute de Sganarelle rétabli chacun dans son rôle :
Il conclut : « je suis sot de vouloir m’amuser à disputer contre vous » : fin de la dispute. - La disposition à raisonner se décrit davantage comme un état passager : « humeur », qu’une disposition.
« Cet habit me donne de l’esprit » : Chez Sganarelle, l’habit tient lieu d’instance pensante. - « Interrompez moi donc si vous voulez ! » renversement de pouvoir qui prend ses propres limites dans la bouches de Sganarelle. La prise de parole de Sganarelle sollicite et prévoit sa propre fin de la part de son maître. Il dit : « Donnez moi le dernier mot ».
Ce n’est pas un défi : « voulez », et non »pouvez ». De plus, les points de suspension montrent l’incapacité de terminer le discours.
« Je ne saurais disputer si l’on ne m’interrompt point », suggère que le discours de Sganarelle a besoin de se ponctuer de celui de son maître pour se développer autocensure : c’est Sganarelle qui trouve ses limites qui fixe les limites de sa propre liberté.
« Vous savez bien que vous me permettez les disputes et que vous ne m’interdisez que les remontrances » liberté conditionnelle : autocensure. La dispute concerne le débat, l’idée, alors que la remontrance concerne la personne. C’est l’apparence d’un renversement ludique : le valet fait la leçon au maître, mais juste le temps où il est dans