Dom juan la tirade de l'hypocrisie
Introduction :
Directeur de troupe, auteur, metteur en scène et comédien tout à la fois, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière commence à connaître un grand succès avec les Précieuses ridicules en 1659 et l'École des Femmes, en 1662 ; mais dès ce moment il se heurte au clan dévot, mené par de grands personnages de la cour et par la Reine-mère, Marie de Médicis, qui l'accusent d'irrespect à l'égard du mariage, donc de la religion. Molière écrit alors, à partir d'août 1664, Dom Juan : courageusement, il y reprend l'attaque contre l'hypocrisie. La scène étudiée est la deuxième du dernier acte – le cinquième – où Sganarelle et Don Juan, son maître, conversent après que ce dernier ait fait semblant de se repentir de tous ses pêchés devant son père, Don Louis. Il dévoile alors à Sganarelle que tout n’était que mensonge et qu’il est toujours resté le même, malgré tous les propos qu’il a pu tenir. Nous pouvons nous demander comment Molière a pu montrer à travers cette tirade le système de valeurs de Don Juan, basé sur l’hypocrisie. Dans un premier temps, nous verrons l’art de la rhétorique de Don Juan, puis qu’il s’agit d’un éloge paradoxal, et enfin comment il donne une portée polémique à sa tirade. I. L’art de la rhétorique.
* La tirade entière de Don Juan – Recours à la tirade – Elle permet à Dom Juan de dévoiler son argumentation et de révéler ses véritables sentiments envers la religion et l'hypocrisie. * « On », « Ils » - Pronom indéfini, pronom pluriel – Généralisation, fait de société. * « Ferme la bouche », « Un bouclier » - Métaphores, personnifications, évocations concrètes – Effet de persuasion. * « C’est un art », « C’est sous cet abri », « C’est ainsi qu’il faut » - Tournures annonciatrices – Prosélytisme, il cherche à persuader Sganarelle et le lecteur. * « Il n’y a plus de honte » - Tournure impersonnelle, présent de vérité générale – Ton didactique : Don Juan donne des leçons d’une morale bien à