Dom juan le denouement
Pierre Brunel définit le mythe dans le Dictionnaire des mythes littéraires comme étant « l’illustration symbolique et fascinante d’une situation humaine exemplaire dans telle ou telle collectivité ». Surtout, le mythe est lié à un thème ou à un personnage qui acquiert une valeur exemplaire pour une collectivité et qui, par sa valeur symbolique, transcende le cadre de l’époque où il a été crée. Il y a mythe littéraire quand le récit ou le personnage mythique est repris dans plusieurs textes. C’est le déploiement de ces différentes versions qui en fait la richesse. Un mythe peut toujours se régénérer et s’actualiser. Par ailleurs, pour qu’un personnage mythique devienne mythe littéraire, il faut toujours qu’il soit lui-même et un autre dans chaque nouvelle œuvre. Le mythe de Don Juan repose ainsi selon Jean Rousset sur « un dispositif triangulaire minimal » - le Mort, le héros, le group féminin. Chacun de ces éléments est un « mythème », c’est-à-dire « la plus petite unité de discours mythiquement significative », selon G. Durand. Le contenu de cette unité peut être un motif, un thème, un décor ou une situation. Le texte mythique, tout en gardant une dimension universelle, exprime par ailleurs le système de représentation d’une époque. Il doit donc être paradoxalement historique et universel. Don Juan est un sévillan et un éternel séducteur. Le Don Juan crée par Tirso de Molina au XVIIe siècle, attire les foudres religieuses sur lui car il représente le désordre face à l’ordre social et moral. Un siècle plus tard il deviendra dans l’opéra de Mozart un hymne au libertinage propre à l’esprit de l’époque, débarrassée alors de la stratégie hypocrite que Molière dénonçait un siècle plus tôt. Gregorio Marañón, dans son livre “Don Juan, Ensayos sobre el origen de una leyenda”, nous assure que don Juan nace de la cópula de dos temas en apariencia relacionados: el del Convidado de Piedra y el del Burlador.[1] Et si on pense au