Dom Juan[1] ou le Festin de pierre est une comédie[2] de Molière en cinq actes (comportant respectivement trois, cinq, cinq, huit et six scènes) et en prose jouée pour la première fois le 15 févrierau théâtre du Palais-Royal. Elle portait alors le titre Le Festin de Pierre, mais Molière n'ayant pas publié la pièce de son vivant, le titre est devenu Dom Juan ou le Festin de Pierre en 1682 lors de sa première édition dans les Œuvres posthumes de Monsieur de Molière : ce nouveau titre devait servir à distinguer la version originelle de Molière — en prose — de la version versifiée (et édulcorée) parThomas Corneille qui était depuis 1677 à l'affiche du Théâtre Guénégaud (sous le nom de Molière) et qui avait conservé le titre primitif du Festin de Pierre[3]. En 1683 parut à Amsterdam une édition établie probablement à partir d'une copie de comédien, sous le titre Le Festin de Pierre, comédie. Par J.B.P. de Molière. Les historiens du théâtre s'accordent à présenter cette édition hollandaise comme la plus proche du manuscrit originel de Moi ère: outre le rétablissement du titre originel, y figurent les passages les plus audacieux qui ont été censurés dans l'édition officielle publiée à Paris en 16821664, Molière produit Tartuffe que le roi applaudit mais qu'il se voit obligé, pour de complexes raisons de politique religieuse[4], d'interdire aussitôt. Il s’agit alors pour Molière de faire vivre sa troupe. La pièce Le Misanthrope est encore en chantier[5]. Molière décide donc de créer rapidement une pièce en prose sur un sujet à la mode : entre 1658 et 1661, on trouve pas moins de trois pièces traitant d’un personnage libertin, séducteur et impie précipité dans la mort par une statue de pierre - une comédie italienne montée à Paris en 1658[6] - la tragi-comédie Le Festin de Pierre ou le fils criminel de Dorimon (Lyon, 1658-Paris, 1661) et Le Festin de Pierre[note 1] de Villiers (Paris, 1659) inspirées toutes deux de la pièce de l’italien Giliberto aujourd’hui disparue[7].