Douter
Introduction
Au quotidien, il n’est pas rare d’entendre dire que douter est un handicap qui nous place dans l’expectative du que faire ou penser ? L’homme politique ne doute pas de ses convictions, il y croit. Le sportif non plus car le moment d’agir n’attend pas sinon c’est l’échec. Les élèves font confiance à ce que dit le professeur. Le religieux vit dans la foi du seigneur sans laquelle il se sent perdu. Il faut faire confiance à son banquier, son garagiste, son conseiller, etc. Vivre impliquerait donc d’éviter de douter.
Cependant, comment garantir les connaissances, progresser dans la vérité, promouvoir la liberté, construire un monde de justice et de paix sans examiner ce qui se donne pour vrai ?
Telle est la question à laquelle répond le texte à partir d’une définition métaphorique du doute : le doute est le sel de l’esprit.
L’auteur justifie cette définition en l’opposant au doute forcé : pour Alain le doute véritable est une entreprise critique illimitée, un travail d’examen permanent. Le texte se termine par une alternative : douter ou dire “adieu à liberté”. Douter est donc nécessaire aussi bien sur le plan moral et politique que dans le domaine de la connaissance. En toute rigueur, le doute ne peut cesser qu’en présence d’une certitude absolue, d’une vérité définitive indiscutable. Une telle vérité est-elle accessible ? Si non ne faut-il pas faire une place à la croyance ? Mais définir le doute contre toute croyance, faire de l’incrédulité un impératif, pose problème car comment pourrait-on entreprendre quoi que ce soit sans, au minimum, croire que cela vaille la peine ?
Explication
Le doute = sel de l’esprit : le sel est un condiment qui donne de la saveur, qui relève un plat cuisiné, mais c’est surtout, ici, ce qui conserve, empêche les aliments de pourrir. « La pointe » ne doit pas être entendue ici au sens quantitatif – comme on dirait une pincée de sel – mais au sens de ce qui