Dracula, plus de précision...
Le thème du vampire apparaît dès 1819 en Angleterre, en pleine mode du roman gothique, et sera exploité par de nombreux auteurs au cours du siècle, comme Charles Nodier et Théophile Gautier en France.Ou encore Charles Baudelaire dans " La vampire".
Le mythe du vampire commence avant dracula,dans le roman gothique avec "Carmilla"
Laura, fille unique d'un gentilhomme anglais installé en Styrie, accueille sans la moindre inquiétude Carmilla, une jeune inconnue qu'un accident a jetée sur sa route. Dans la campagne environnante, dans le château et sur le corps même des deux jeunes filles, les indices vampiriques apparaissent et prolifèrent. L'amie mystérieuse, d'une exquise beauté, abreuve Laura de déclarations si ardentes que la jeune Anglaise se persuade un moment que Carmilla est un jeune homme travesti
Les efforts déployés par son père et deux solides et amicales préceptrices pour la protéger du mal restent sans effet : Laura devient apathique, paralysée par l'excès d'amour et par le pauvre monstre, mi-femme , mi-vivante qui le lui prodigue. Laura se laisse aimer par Carmilla et lentement assassiner par elle.
Dans un décor étrange et familier de ruines et de forêts désolées, Carmilla est un texte, pont jeté entre le gothique à l'anglaise — avec ses châteaux d'Otrante, ses chambres obscures, ses souterrains, ses couvents italiens peuplés de femmes trop pâles —, et l'analytique et complexe Dracula, qu'il précède de plusieurs décennies.
Le lecteur moderne, qu'il le veuille ou non, est un chasseur de vampire confirmé : il sait trop bien ce que signifient deux minuscules