Droit de grève
INTRO : Traditionnellement, la grè?ve est dé?finie comme une cessation concerté?e du travail par des salarié?s, dans le but de dé?fendre des revendications de nature professionnelle. Le droit de grè?ve en France ce n’est pas si vieux : aprè?s la Dé?claration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui ignorait les droits sociaux, il faudra attendre 1946 pour la garantie constitutionnelle et 2000 pour une ré?fé?rence europé?enne.
De quelle maniè?re avons-nous obtenu le droit grè?ve?
1. Une longue conquê?te
Le dé?cret d’Allarde du 2 mars 1791 supprime les corporations, introduisant un changement radical dans l’é?conomie et l’organisation du travail. Les corporations é?taient des regroupements de personnes exerç?ant le mê?me mé?tier. Cette structure né?e au Moyen-Â?ge permettait à? un corps de mé?tiers d’exercer un monopole par secteur, souvent par ville, et d’avoir un certain poids politique. Mais elle subissait depuis le dé?but du siè?cle la concurrence avec un modè?le industriel capitaliste reposant sur la libre concurrence. La loi Le Chapelier des 14 et 17 juin 1791 vient renforcer le dé?cret d’Allarde et interdit la formation de tout groupement professionnel et met donc fin à? toute possibilité? de syndicats ou de grè?ve. Au XIXe siè?cle, la grande industrie se dé?veloppe, les patrons cherchent à? pré?server leurs profits tandis que les travailleurs acceptent n'importe quelles conditions de travail afin de ne pas rester sans emploi. Il y aura quelques grè?ves, notamment à? Paris et à? Lyon, mais la ré?pression sera telle que ces mouvements resteront limité?s.
Jusqu’au XIXe siè?cle, non seulement la grè?ve é?tait interdite mais elle constituait en outre un dé?lit pé?nalement sanctionné?. Ce n’est que que la loi D'Ollivier mit fin à? cette pé?nalisation de la grè?ve, sans toutefois lui donner sa pleine porté?e. En effet, selon cette loi, la grè?ve constituait toujours une rupture du contrat de