Droit et religion
Le 9 Décembre 1905 est proclamée la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Pourtant, un siècle plus tard, l’actualité dans les Etats laïcs, et particulièrement en France, est toujours émaillée de nombreux faits divers et polémiques, illustrant des conflits entre Droit et Religion et qui amènent à la création de nouvelles lois, que ce soit sur le port des signes religieux à l’école en 2004, ou, en 2011, sur l’interdiction de se couvrir entièrement le visage (et qui visait implicitement la burqa).
Le Droit peut être défini comme l’ensemble des règles imposées aux membres d’une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l’arbitraire et à la violence des individus et soient conformes à l’éthique dominante. Emile Durkheim (1858-1917), sociologue, définit la religion, dans les formes élémentaires de la vie religieuse, comme «un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire, séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhérent. »
La personne pratiquant une religion se soumet individuellement à des règles liées à cette religion et, dans le même temps, doit se soumettre aux règles du Droit qui régissent l’ensemble de la société. Or, ces différentes règles peuvent entrer en conflit et se parasiter les unes les autres.
Nous pouvons alors nous demander quelles sont les relations entre Droit et Religion, comment coexistent-ils aujourd’hui en France et de quelle manière le principe de laïcité s’adapte-t-il aux modifications du paysage religieux français. Nous allons donc dans un premier moment voir les points unissant Droit et religion pour ensuite mettre en évidence les éléments discordants entre ces deux notions et s’interroger sur le principe de laïcité dans le contexte actuel.
1) Droit et Religion : deux notions complémentaires. A) La religion aux origines du Droit français.
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