Droit pénal
Section 1 : le phénomène criminel
Etudier le phénomène criminel c’est étudier le crime au sens large, le fait infractionnel. Ce qui frappe d’entrée lorsque l’on s’interesse au crime, c’est sa permanence. Comme l’a constaté Durkheim, le crime s’observe dans la plupart des sociétés et quelles que soient les périodes de l’histoire observées. L’étude du crime n’est pas le monopole des juristes. Il a toujours interessé les sociologues, les psychologues, les psychiatres, les scientifiques en tant qu’obervation de l’universalité de la nature humaine. Le crime en lui même apporte deux enseignements. D’abord quand on regarde l’ensemble des faits infractionnels, il nous renseigne sur le côté obscur de la nature humaine. Ensuite, il nous renseigne sur les valeurs jugées essentielles dans une société et qui doivent être protégées. Dès lors qu’un comportement est érigé en infraction, cela veut dire qu’il viole une valeur essentielle pour la pérennité de la société.
Même si le crime existe partout, on s’apperçoit aussi qu’il est contingent dans la mesure où selon les époques ou les civilisations, les comportements interdits ne sont pas toujours les mêmes. A même comportement interdit, la sanction peut être plus ou moins sévère. Pour illustrer cette contingence un auteur italien, Garofalo a fait une distinction entre les crimes naturels (que l’on retrouve à toutes les époques et en tout lieu : homicide volontaire) et les crimes conventionnels ou artificels (qui correspondent à des sentiments