Droit a mourir
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Soins palliatifs et euthanasie
Tribune libre
L’allocation fin de vie n’occulte pas le débat
Les personnes qui suspendent ou réduisent leur activité pour accompagner un proche en fin de vie peuvent désormais prétendre à bénéficier de l’allocation fin de vie, fixée à 53 euros. Alors que Régis Aubry dresse un bilan satisfaisant du développement des soins palliatifs, le Sénat va examiner fin janvier trois propositions de loi en faveur de la légalisation de l’euthanasie.
CEUX QUI désespéraient de la mise en place de l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie peuvent se réjouir, à l’image du Dr Régis Aubry, directeur de l’Observatoire de la fin de vie. Coïncidence, le décret relatif à cette allocation paraît le lendemain d’un article du « Monde » qui dénonçait le mal français des lois votées et inapplicables faute de textes d’application en prenant précisément cet exemple. L’unanimité du vote de la loi créant l’allocation, en février 2010, n’avait pas eu pour conséquence d’accélérer le décret d’application, finalement publié au « Journal officiel » du 14 janvier et en vigueur depuis le 15. C’était également l’une des mesures phares de la mission d’évaluation de la loi Leonetti sur la fin de vie de 2005. L’allocation d’accompagnement d’une personne en fin de vie concerne tous les salariés qui bénéficient d’un congé de solidarité familiale ou qui l’ont transformé en période d’activité à temps partiel. Les non-salariés, les exploitants agricoles, les professions libérales et les chômeurs indemnisés (ainsi que les ministres des cultes) peuvent aussi y accéder dès lors qu’ils ont suspendu ou réduit leur activité. La fonction publique devrait être prochainement concernée. L’allocation journalière, fixée à 53,17 euros, est versée pendant 21 jours. Si le demandeur réduit son activité professionnelle, le montant de l’allocation peut être égal à 26,58 euros pour une durée de 42 jours. Plusieurs