DROIT P NAL COMPLET
Le droit pénal est une discipline malade. Elle repose en effet, depuis l'ancien code pénal de 1811 remplacé en 1994, sur un certain nombre de conceptions philosophiques qui sont remises en cause. Ce sont celles du Siècle des Lumières affirmant que l'homme est un être libre et que ses actes sont le résultat d'un choix. Le droit pénal croyait au libre-arbitre qui postule que chacun peut commettre des fautes parce que tel est son choix, des fautes pénales, qui parce qu'elles sont des fautes, justifient une sanction qui n'est pas une sanction juridique banale mais une sanction particulière : la sanction pénale.
Ces conceptions sont remises en cause sous l'assaut de certaines sciences et surtout de leur interprétation. C'est par exemple l'idée que l'homme est entièrement déterminé, spécialement par son enfance, ou une certaine vision de la médecine : c'est l'idée qu'un délinquant est toujours un malade et que ce sont les médecins qui doivent avoir un rôle déterminant. Un concept a fleuri en droit pénal, celui de « dangerosité », c'est-à-dire le fait que certaines personnes présentent pour la société un danger particulier qui doit être déterminé par des expertises médicales.
Ainsi, par l'effet d'une réforme, on est arrivé à l'idée qu'il fallait juger des fous. On est assez loin des conceptions du Siècle des Lumières et il y a, par conséquent, entre certains aspects du droit pénal et ces réformes, des contradictions. Ainsi, la punition existe-t-elle en fonction du fait ou de la dangerosité ? Le droit pénal répond que ce sont les deux cas alors qu'ils sont difficilement conciliables.
Cette discipline est juridique mais il ne faut pas en méconnaitre les sous-bassement politiques voire philosophiques. Lorsque l'on parle du droit pénal, on se réfère à la criminalité mais, à propos de celle-ci il va y avoir des disputes assez furieuses, si bien qu'aucune discipline plus que le droit pénal ne reflète mieux les idées d'une époque donnée sur une certaine