Droit

9606 mots 39 pages
LA RESPONSABILITÉ DE L'ÉTAT POUR FAUTE
DU FAIT DU FONCTIONNEMENT DÉFECTUEUX
DU SERVICE PUBLIC DE LA JUSTICE JUDICIAIRE
ET ADMINISTRATIVE

Olivier RENARD-PAYEN
Conseiller Doyen de la Cour de cassation

Yves ROBINEAU
Président adjoint de la Section du contentieux du Conseil d'État

INTRODUCTION

La spécificité de la fonction juridictionnelle a toujours imposé un régime particulier de mise en oeuvre de la responsabilité de ceux qui l'exercent, comme de l'État lui-même dont elle constitue un pouvoir régalien.

Les magistrats de l'ordre judiciaire ne pouvaient échapper à un principe général de responsabilité civile. Mais le risque était grand d'une multiplication de leur mise en cause par des plaideurs insatisfaits. Perturbant la sérénité des juges, une telle menace eut porté atteinte à leur indépendance statutaire.

C'est pourquoi un régime de responsabilité très restrictif fut institué par l'article 505 du Code de procédure civile.

Il comportait deux aspects :

- D'une part, la possibilité pour les justiciables de mettre en jeu la responsabilité personnelle des juges dans des conditions particulièrement drastiques. C'était la procédure de la prise à partie, très rarement appliquée, la rigueur de la jurisprudence accentuant encore celle de la loi.

- D'autre part, et corrélativement, l'État était civilement responsable des condamnations en dommages-intérêts susceptibles d'être prononcées contre les magistrats, sauf recours contre le tiers responsable. Cette règle ne consacrait donc qu'un régime de responsabilité du fait d'autrui.

Certains textes législatifs avaient, cependant, introduit des exceptions au principe d'irresponsabilité de l'État en matière de justice judiciaire dans des domaines particuliers (tutelle : art. 473 al. 2 et 3 du Code civil ; pourvoi en révision en matière pénale : art. 622 à 626 du Code de procédure pénale ; détention provisoire : art. 622 et 623 du même Code).

En outre, la Cour de cassation avait admis la

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