Du choc interculturel dans le roman d´abdoulaye sadji nini mulâtresse du sénégal
L´interpénétration des peuples a connu une intensité importante avec le déplacement, l´évolution de l´homme dans le temps et l´espace, phénomène singulièrement renforcé par les visées expansionnistes aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Aujourd´hui encore plus que jamais, avec l´ouverture des frontières et le développement des moyens de communication et des échanges internationaux, le contact entre les hommes de race et de culture différentes devient de plus en plus inévitable. L´objet de notre étude est de réfléchir sur le choc interculturel dans le roman d´Abdoulaye Sadji Nini, mulâtresse du Sénégal. Pour ce faire, nous allons jeter un regard critique dans son cadre spatial, la ville coloniale de Saint-Louis, favorable aux contacts entre personnes d´origines culturelles différentes. Il s´agit donc de poser le problème du métissage et surtout du choix opéré par Nini, la mulâtresse du Sénégal pour l´identité blanche en renonçant à toute identification avec le milieu noir, même si elle éprouve des difficultés d´intégration dans la société blanche.
Pour mieux appréhender le problème interculturel et les raisons du choix, il semble judicieux de prendre en considération la situation sociale des diverses races dans la société multiraciale imposée par le système colonial. Pour ce faire, il nous faut jeter un coup d´œil perçant dans le cadre socio-historique, bien considérer l´époque et le milieu et les rapports définis entre les différents membres de la société saint-louisienne où domine généralement malgré les exceptions une classe de Blancs, les gens de couleur foncée se massant, comme le note Roger Bastride, dans les strates les plus basses de la hiérarchie des situations et des statuts économiques ou sociaux.
Il semble de ce fait plus judicieux sur le plan organisationnel d´entamer la réflexion par une présentation du cadre historico-social. Cela nous donne l´occasion de parler non seulement du temps et de