Du conflit structurant au conflit déstructurant
À propos de la rationalité du conflit
Aborder la question de la rationalité des conflits implique de constater que les conflits sont partout et innombrables. Essayer de classer ces conflits aboutit à se demander quel ordonnancement conceptuel est pertinent. La modélisation a un côté un peu arbitraire et schématique. Mais cette étape de la pensée est nécessaire pour comprendre ce qui est à l’œuvre et les enjeux. Nous devons admettre que nos conclusions peuvent se lire en termes de tendances, puisque tout ne correspond pas exactement au schéma proposé. Malgré ces difficultés, proposer des hypothèses est nécessaire et c’est l’objet de notre philosophie comme théorie du général. La validité des arguments et du raisonnement est située dans l’espace-temps, le nôtre, celui d’une époque troublée, où nous acceptons de nous poser la question de ce qu’être humain veut dire. Notre crise de civilisation est inédite, de facto la recherche, la réflexion et l’invention sont convoquées.1
Notre hypothèse se confronte donc à l’irrationalité apparente du temps présent. Notre vie est confrontée à de nombreux conflits : conflit dans notre rapport à notre environnement naturel, conflits entre divers groupes sociaux et au sein même de ces ensembles humains, conflits encore en nous-mêmes. D’autre part, les mutations s’inscrivent dans un contexte où, pour essayer de comprendre ces bouleversements, nous nous proposons d’examiner les rapports entre la modernité et la postmodernité. Nous aborderons ici la question du conflit interne à la société. Son évolution et sa dynamique ont permis à la société de se réformer. Les transformations contemporaines semblent beaucoup plus inquiétantes.
La lutte des classes
Le conflit majeur dans la société a été identifié au XIXe siècle : c’est la lutte des classes. Il existe beaucoup d’autres conflits au sein de la société, mais celui-ci semble être le plus important. Les sciences humaines, en