Du contrat social
L’introduction du livre I est essentielle, car c’est là que Rousseau définit les fins du Contrat Social : « Je veux chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre (...) ». Rousseau se demande donc à quelles conditions le pouvoir politique pourra être légitime, c’est-à-dire quel est le type de société dans lequel l’homme ne sera pas aliéné. Il prendra cependant constamment « l’intérêt » en compte voulant dire par là qu’il voudra décrire un pouvoir politique légitime et qui, en outre, correspondra aux intérêts de tout homme.
Chapitre I (« Sujet de ce premier Livre »). Il commence par la célébrissime phrase « l’homme est né libre, et partout il est dans les fers ». Par là, de manière lapidaire, Rousseau dénonce l’état d’aliénation qu’introduit toute forme de pouvoir politique illégitime et la thématique des chapitres suivants.
Chapitre II (« Des premières Sociétés »). Rousseau va d’abord montrer que le fondement de toute société est nécessairement une convention. La Famille est le premier cas étudié par Rousseau dont il nie aussitôt qu’elle soit naturelle. Ce qui est naturel ou plus exactement ce qui est inscrit dans la nature de l’homme c’est le désir de se conserver : « Sa première loi est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même ». Et Rousseau d’ajouter « (...) les enfants ne restent-ils liés au père qu’aussi longtemps qu’ils ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le lien naturel se dissout. »
Rousseau évoque ensuite l’opinion d’Aristote, de Hobbes et Grotius selon laquelle la société ne repose pas sur une convention mais sur la supériorité naturelle de certains individus. Selon cette thèse, c’est donc la supériorité de certains qui est au fondement de la hiérarchie sociale. Rousseau critique cette idée en faisant remarquer que « tout homme né dans l’esclavage naît pour l’esclavage, rien n’est plus certain. » Mais il