“ Du racisme biologique au racisme culturel ! ”
Intervention d’Edouardo COLOMBO
Compte rendu du débat à la FASTI le 2 Mars 1997 par Philippe Coutant
On m’avait proposé comme thème “ Du racisme biologique au racisme culturel ”. Les problèmes qui touchent à ce sujet à mon avis sont complexes parce que ce n’est pas seulement le problème de la race, c’est aussi le problème de la culture, de la différence culturelle et derrière tout cela il y a le problème des valeurs, c’est à dire de quelle façon nous pouvons concevoir l’humanité et un espace politique social, où la liberté et l’égalité peuvent se construire. Cette dimension qui a des aspects épistémologiques, philosophiques, sociologiques, psychologiques, qui sont énormes, c’est un point de vue qui exige une clarification avec un point de départ clair. Je veux parler si la discussion le permet du problème des valeurs.
Par rapport au racisme biologique et au racisme culturel il faudrait déjà voir si ces mots conviennent, mais en tout cas on peut commencer par là, ce que nous pouvons constater c’est le changement récent dans la façon qu’a eu la droite de poser le problème de la différence. Du point de vue traditionnel la différence était posée à l’origine par la question sociale. Les premiers qui ont été discriminés d’une façon directe et claire ce sont les prolétaires. Le prolétariat s’est formé en France à partir de ce qu’on peut considérer la prise du pouvoir de la bourgeoisie à partir de 1830. La date importante c’est la révolution de 1848. A ce moment là les prolétaires du prolétariat industriel étaient considérés comme “ des nomades sans foyer ni patrie ” et c’est un argument qui va revenir toujours dans le discours de la droite. Un prolétariat qui en grande partie était formé par l’émigration de la campagne sur la ville et il y a des données de l’époque qui montrent la préoccupation de la bourgeoisie pour exclure un prolétariat qui crée des problèmes. En 1840 il y a un comité du travail tout à