Déclassement des jeunes
Vincent Chabault Docteur de l’EHESS, Cultures et sociétés urbaines vincent.chabault@csu.cnrs.fr
L’accès au monde du travail pour les jeunes se réalise souvent au prix d’un déclassement par rapport au niveau d’études atteint. La contribution revient sur l’évolution de ce phénomène et s’intéresse à l’ajustement entre l’individu diplômé et le poste peu qualifié à travers une enquête sur les générations d’employés de la FNAC. déclassement, diplôme, accès à l’emploi, recrutement, générations, entreprise, FNAC.
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L’allongement des scolarités et le manque de création de postes qualifiés ont conduit à la multiplication des situations de déclassement dans le monde du travail. Depuis la fin des années 1980, le décalage entre le niveau d’études et le type de poste occupé caractérise de plus en plus les trajectoires d’insertion (Forgeot et Gautié, 1997 ; Giret, Lopez, Rose, 2005). Si les sociologues traitent cette question lorsqu’ils analysent les effets des politiques d’éducation sur la mobilité sociale, peu de travaux de sociologie du travail ont cherché à saisir les effets de la diffusion de salariés surdiplômés au sein des catégories professionnelles. Cette contribution propose d’étudier la façon dont de jeunes salariés surdiplômés s’adaptent à leur poste et à leur emploi. En s’appuyant sur une enquête menée sur les employés de la FNAC et l’histoire de l’entreprise (Chabault, 2008)1, l’idée centrale est de montrer en quoi le déclassement constitue un véritable mode de gestion de la main d’œuvre. Une première partie consistera à définir l’usage que nous faisons de la notion de déclassement et de cerner les évolutions du phénomène en France. Une seconde partie mettra en évidence les politiques de recrutement ainsi que l’évolution du déclassement dans l’histoire des générations d’employés. En prenant le cas de ce distributeur,