Définition misanthrope
1. Le misanthrope est homme: il faut donc bien que l'humaniste soit misanthrope en quelque mesure. Mais c'est un misanthrope scientifique, qui a su doser sa haine, qui ne hait d'abord les hommes que pour mieux pouvoir ensuite les aimer. Sartre, Nausée, 1938, p.152.
− Au fém., rare. C'était déjà une petite misanthrope: (...) elle croyait tous les hommes aussi méchants (Stendhal, Lamiel, 1842, p.96).
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers.] Il pensait et disait volontiers du mal de tout le monde (...) et n'avait peut-être pas le droit d'être misanthrope, n'étant pas meilleur et plus aimant qu'un autre (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.418).M. Rochefort, à titre de narquois, est fort muscadin, fort misanthrope et fort impie. (...) il est très dédaigneux, se moque extrêmement de la pauvre espèce humaine (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.78).Cet enfant misanthrope trouvait la vie mauvaise (Rolland, J.-Ch., Adolesc., 1905, p.240).
B. − P. ext.
1. Subst. masc. Personne de caractère renfermé, d'humeur sombre, qui fuit les rapports humains, qui se complaît dans la solitude. Il vivait là en misanthrope, en vrai sauvage, loin des gens (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.475).Évariste, ce renfrogné, ce sauvage, ce dissimulateur, ce bougon, ce misanthrope (Arnoux, Algorithme, 1948, p.61).V.loup-garou B2 ex. de Sainte-Beuve et misanthropie ex.
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc.] Synon. acariâtre, bourru, insociable, solitaire.J'ai pris en grippe l'amitié (...). Je n'en suis ni plus chagrin ni plus misanthrope pour cela; au