Désobéissance civile
LA DESOBEISSANCE CIVILE
le passager clandestin édition
© le passager clandestin Edition 26 rue Muller, 75018 Paris www.lepassagerclandestin.fr couverture : Xavier Sebillotte, http://xavier.sebillotte.free.fr logo : Fabrice www.surlaplagelespaves.fr Diffusion : Pollen
Présentation par Noël Mamère
« A l'Etat, je donne ce conseil : rompre avec les propriétaires d'esclaves sur-le-champ. Il n'y a pas de loi, ni de précédent respectable qui sanctionne le maintien de cette union. Et à tous les habitants du Massachusetts, je conseille de rompre avec l'Etat tant qu'il hésitera à faire son devoir ». « Faire son devoir », toute la philosophie de Thoreau tient en ces quelques mots simples qui sonnent comme une exigence paradoxale quand il s'agit de répondre, d'abord, à ce que nous dicte notre conscience. Si Thoreau avait eu vingt ans en Août 14, quand les grandes puissances ont donné le signal de la première boucherie du vingtième siècle, il aurait sans doute fait partie des insoumis ou des mutins, en obéissant au « devoir » de sa conscience contre le « devoir » d'un Etat qui a envoyé toute une génération au cimetière. S'il avait eu vingt ans au moment de la guerre d'Algérie, il serait devenu objecteur
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de conscience et aurait sans doute appartenu au réseau Jeanson… Comme il aida en son temps de nombreux esclavages fugitifs à rejoindre le Canada. La conscience contre l'Etat, la désobéissance contre l'injustice. De Gandhi à Havel, de Luther King à Schindler, les grandes figures de la « désobéissance » qui ont traversé le siècle des guerres coloniales, de la Shoah et du goulag, ont porté une part de l'héritage de Thoreau. C'est en ce sens qu'il reste très moderne et continue d'inspirer de nombreux combats contemporains dont le plus emblématique reste celui que mènent les « faucheurs volontaires » contre la tentative de main-mise sur l'agriculture mondiale par les fabricants d'OGM. Toute la vie de Thoreau (1817-1861) n'est qu'engagement et