Désobéissance par r .piano
Morceaux choisis
« L’architecte doit savoir attendre, c’est le seul moyen d’être créatif. Ce métier est un mélange de technique et de spiritualité, de créativité aussi. » p.16
« Il n’y a pas de secret. L’artiste est celui qui réussit à dominer une tekhnè et parvient à l’utiliser pour atteindre son objectif, qui est l’art. L’architecte puise ce qui lui est utile dans l’histoire de l’art et le transforme en quelque chose de nouveau : c’est ce que font tous les artistes. Mais l’architecture est le miroir de bien des choses. Je dis toujours que l’architecture est un art de frontière, parce qu’elle est continuellement soumise aux contaminations, nourrie par quantité d’expressions artistiques relevant d’autres disciplines. L’architecture se nourrit de tout. C’est pourquoi j’ai choisi de mêler les disciplines comme un peintre le fait des couleurs de sa palette. Je ne cherche pas ce qui diffère entres les arts et les sciences, je cherche les similitudes, je ne cherche pas les dissonances mais les assonances. » p. 20
« - Il faut dire, pour commencer, combien le métier d’architecte est complexe. L’architecte en tant que metteur en forme d’un projet est aujourd’hui un personnage pathétique : un personnage d’une autre époque. C’est dans ce sens que j’ai dit craindre le crépuscule de cette profession. Il s’agissait d’une provocation, naturellement, parce que l’architecture existera toujours. Ce que je crains surtout, c’est l’incompétence, la présomption, le manque d’amour pour ce métier. Ce métier est un métier de service, parce que l’architecture est d’abord un service. C’est un métier complexe parce que le moment expressif formel est – comment dire ? –un moment de synthèse fécondé par tout un contexte : l’histoire, la société, le monde réel des personnes, leurs émotions, leurs espoirs, leurs attentes ; la géographie et l’anthropologie, le climat, la culture de chaque pays où tu travailles ; et puis la science, l’art. Parce que