Détour et enrichissement personnel
1553 mots
7 pages
L’engouement actuel pour les voyages à l’étranger semble répondre à un besoin bien plus profond qu’un simple effet de mode : les gens éprouvent le besoin de quitter temporairement (ou non) leur environnement habituel pour se confronter à d’autres sociétés. Ce goût pour le détour vers d’autres cultures peut soulever plusieurs interrogations, et notamment celle-ci : qu’apporte-t-il à l’être humain ? Pour répondre à cette question, nous disposons de trois documents textuels et d’un document iconographique. Dans « L’art de voyager », tiré de ses Essais, Montaigne affirme aimer le voyage parce qu’il lui permet de relativiser sa propre culture. Au cours de l’entretien qu’il a accordé à Richard Piorunski et Bill Gater, François Jullien fait du détour par la civilisation chinoise le moyen de mieux comprendre la civilisation occidentale. Jacqueline de Romilly affirme la même idée, dans son essai intitulé L’Enseignement en détresse, remplaçant simplement la Chine par la Grèce antique : on doit faire un détour par cette civilisation si l’on veut bien comprendre nos sociétés actuelles. Enfin, le quatrième document dont nous disposons se constitue de deux reproductions : d’une part, une double page des Carnets de voyage de Delacroix au Maroc, montrant des lignes manuscrites parsemées de croquis pris sur le vif ; et d’autre part une toile du peintre, « Exercices militaires des Marocains ou Fantasia », réalisées à partir des esquisses du carnet. Pour répondre à la problématique soulevée par notre dossier de synthèse, nous commencerons par montrer que le détour par d’autres cultures constitue une ouverture à l’Autre. Nous verrons ensuite qu’il permet également de comprendre sa propre culture ; et nous terminerons enfin en montrant qu’il offre aussi à ceux qui l’accomplissent un indéniable enrichissement personnel.
Faire un détour par d’autres cultures permet effectivement de s’ouvrir à l’Autre. Les quatre documents de notre dossier de synthèse montrent ainsi que ce détour