Ecole des femmes
Nous étudierons tout d'abord quel portrait Horace peint successivement d'Agnès puis d'Arnolphe. Nous analyserons ensuite le glissement de la scène du registre comique vers un registre plus sombre.
[Le portrait d’Agnès par Horace] les titres entre crochets ne doivent pas apparaître dans votre devoir
Le quiproquo sur lequel est fondé l’extrait apparaît lorsqu’ Horace révèle le nom de celle qu’il aime, Agnès, à son interlocuteur. Le quiproquo vient de ce qu’ Horace ignore que ce dernier est aussi le M. de la Souche qui séquestre Agnès.
Le récit qu’ Horace fait de sa rencontre avec Agnès donne de l’amour un autre tableau que celui qu’a donné Arnolphe. On peut cependant s’apercevoir qu’au début Horace adopte le même registre qu’Arnolphe et les mots « aventure », « petits soins », « Mes affaires », « bonne posture », pourraient faire croire à une simple entreprise de séduction. Mais dans l’ensemble des paroles d’Horace, le mot « beauté », les adjectifs appréciatifs comme « aimable », « joli » pour qualifier Agnès sont des mots de connotation élogieuse et il ressort des répliques d’Horace un sentiment général d’admiration. L’emploi d’intensifs : « un air tout engageant », « de tant d’attraits pourvu », « une beauté si rare »traduit l’enthousiasme du jeune homme. Il en est de même de l’usage des métaphores hyperboliques comme « fait briller des attraits capables de ravir », « ce jeune astre d’amour ». La plupart de ces métaphores appartiennent aux clichés précieux comme « objet », « astre », « bijou ». Les verbes peignant la soumission de l’amoureux à l’amour sont du même registre : « qui se puisse défendre », a su m’assujettir ». L’amour est ici éprouvé comme un émerveillement, le sentiment lui-même et celle qui l’inspire étant nettement idéalisés à travers des connotations courtoises. Dans l’ensemble du récit d’Horace, le champ lexical des sentiments est prédominant comme le soulignent les termes « tendre »,« doux