Ecologie
Le Monde 15.06.10
Le 20 avril, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon prend feu avant de sombrer en pleine mer. On l'ignore encore, mais une marée noire historique, la plus importante jamais survenue aux Etats-Unis, est sur le point de souiller le golfe du Mexique. Deux mois plus tard, le patron de BP est entendu par le Congrès américain, qui l'accuse de ne pas avoir pris toutes les mesures de sécurité par souci d'économie. Retour sur une catastrophe écologique hors norme, ses défits technologiques, ses conséquences économiques et ses répercussions politiques.
L'explosion
Le 20 avril, une brusque montée de méthane le long de la conduite montante de la plate-forme de forage Deepwater Horizon provoque une gigantesque explosion. Onze personnes perdent la vie. Deux jours plus tard, la plate-forme coule à quelque 70 kilomètres des côtes, au large de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Exploitée par BP, Deepwater Horizon contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Trois fuites sont immédiatement repérées.
La marée noire
Depuis l'accident, le pétrole s'échappe en continu du puits situé à 1 500 mètres sous la surface du golfe du Mexique (voir la vidéo de la fuite en direct). BP tente immédiatement de rassurer l'opinion américaine. Le patron du géant britannique, Tony Hayward, assure que "l'impact du désastre sur l'environnement sera sans doute très, très modeste". Une phrase qui lui vaudra la détestation de l'opinion américaine.
Selon la commission de scientifiques nommée par le gouvernement, les estimations présentées par la compagnie sont bien en deçà de la réalité. Les experts estiment qu'entre 20 000 et 40 000 barils de brut (de 3,1 à 6,3 millions de litres) se sont écoulés chaque jour, et non 5 000, comme l'avait laissé entendre le géant pétrolier. Début juin, la marée noire s'étend sur un rayon de 320 km. Selon les