Ecrit d'invention sganarelle
Sganarelle découvre sa femme en trin d’admirer le portrait d’un jeune homme qu’elle vient de ramasser par terre.
Sganarelle, à part et regardant sur l’épaule de sa femme.
Que considère-t-elle avec tant d’attention ?
Ce portrait, mon honneur, ne nous dis rien de bon.
D’un fort vilain soupçon je me sens l’âme émue.
Sa Femme, sans l’apercevoir, continue.
Jamais rien de plus beau ne s’offrit à ma vue ;
Le travail plus que l’or s’en doit encore priser,
Hon ! que cela sent bon !
Sganarelle, à part.
Quoi ? peste ! le baiser !
Ah ! j’en tiens.
Sa femme, poursuit.
Avouons qu’on doit être ravie
Quand d’un homme ainsi fait on se peut voir servie,
Et que s’il en contait avec attention,
Le penchant serai grand à la tentation.
Ah ! n’ai-je un mari d’une aussi bonne mine,
Au lieu de mon pelée, de mon rustre…!
Sganarelle, lui arrachant le portrait.
Ah ! mâtine !
Nous vous u surprenons en faute contre nous,
En diffamant l’honneur de votre cher époux.
Donc, à votre calcul, ô ma digne femme,
Monsieur, tout bien compté, ne vaut pas bien madame ?
Et, de Belzébut, qui vous puisse emporter !
Quel plus rare parti pourriez-vous souhaiter ?
Peut-on trouver en moi quelque chose à redire ?
Cette taille, ce port que tout le monde admire,
Ce visage si propre à donner de l’amour,
Pour qui mille beautés soupirent nuit et jour ;
Bref, en tout et partout, ma personne charmante
N’est donc pas un morceau dent vous soyez contente ?
Et pour rassasier votre appétit gourmand,
Il faut à son mari le ragout d’un galant