Je su immédiatement que j’étais arrivée à destination. Le paysage de la ville d’Amiens me paraissait bien sombre et sans parfum. Je sentis ma gorge se nouer et mon cœur s’accélérer. Ma vie de jeune femme libérée allait donc s’arrêter la ? Chaque pas qui me rapprochait du couvent m’éloignait de plus en plus de ma jeunesse et de ma liberté. Lorsque le coche s’arrêta, les quatre jeunes femmes assises juste devant moi descendirent. En sortant, je continuais d’observer la cour de l’hôtellerie, tandis que M. Paul, mon conducteur déchargeait mes effets personnels. Quelques passants s’étaient arrêtés et ne quittaient plus des yeux les jeunes femmes qui prenaient le chemin de l’hôtel. Seul un jeune homme s’approcha, il marchait d’un pas hésitant, avec un sourire niais sur les lèvres, son regard était semblable à celui d’un petit garçon, intimidé et impatient. Il s’arrêta juste devant moi et me questionna sur le motif de ma venue. Sa voix était tremblante. Je lui répondis, lassée, que mes parents avaient pour desseins de me placer dans un couvent mais que la vie de religieuse ne m’intéressait guère. Il se mit à me flatter en disant qu’il n’avait jamais vu un tel sourire et en comparant ma beauté à celle d’un ange. Tandis qu’il continuait ses flatteries, je détaillais cet homme de haut en bas, il portait une veste grise entre-ouverte qui laissait voir sa chemise de couleur crème, son pantalon et ses chaussure quand à elles, étaient noires, il était habillé simplement et sans artifice. Lorsqu’il eut finis son discours, il s’arrêta un cours instant puis reprit en disant qu’il aimerait de tout cœur me revoir. Sans paraître étonnée de sa requête, je réalisai alors que je ne connaissais toujours pas le nom de ce garçon et un léger sourire s’étira sur mes lèvres. Enfin, il se présenta sous le nom du chevalier Des Grieux. Je répondis que ce fut un plaisir de faire sa connaissance. Il insista en me proposant le salon de thé qui se trouvait au bout de la rue. L’idée d’aller