ecriture poetique dans l'oeuvre "Alcools"
Le poème « Zone » en position d’attaque du recueil, peut se lire comme un manifeste esthétique soucieux de rendre compte du choix délibéré de la modernité de l’écriture. Aussi peut-il affirmer dans ledit poème : « A la fin tu es las de ce monde ancien ». Ce poème liminaire permet tout de même de montrer que la phrase poétique s’alimente à la source ambiante des souvenirs. C’est la raison pour laquelle nous pouvons lire sous la plume du poète : « Et tu recules aussi dans la vie lentement ». De même, la confidence lyrique dans Alcools prend souvent les teintes grises de la mélancolie. Il suffit de bien relire cet autre vers pour s’en convaincre : « Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages ». Ceci montre bien que notre recueil se positionne en bonne place pour une écriture soucieuse de renouveau, mêlant corps à corps le chant nostalgique et meurtri de la vie. Telle semble à n’en point douter la démarche poétique de Guillaume Apollinaire. Le recueil Alcools est une exaltation de l’imagination au service du merveilleux où se côtoient savamment la forme, les fleurs, les étoiles, le jeu, les oiseaux, la mer, les saisons qui structurent l’univers poétique de Guillaume Apollinaire dont le souci premier est de véritablement chanter l’amour, le voyage, la puissance transfiguratrice de la poésie, l’appel de l’avenir et les prodiges de l’invention…etc. Son œuvre témoigne d’une grande audace stylistique qui renouvelle en profondeur les techniques et la prosodie poétique. Apollinaire développe son programme dans les poèmes qu’il a écrit en dernier lieu. Dans le poème « Zone », le poète s’y met en scène avec satire et lyrisme dans l’objectif de refuser le « monde ancien » et chercher la magie de la poésie dans l’excitation de la vie moderne. On comprend mieux qu’Apollinaire veut de fait et de droit enraciner sa modernité dans