La guerre ne faisait rage que depuis quelques nuitées que les premiers combattants furent transcendé sans aucune pitié par les Chafers, accalmie et fureur n'avaient de cesse de se succéder. Durant les périodes dites de calme, nos aventuriers, qui tenaient habituellement le front rentraient à la taverne, histoire de ne pas se lamenter sur les camarades tombés au combat. Ils se soutenaient. Un soir où l'assaut venait d'être repoussé assez vaillamment aux abords de la cité, deux silhouettes, sombres, et mystérieuses vinrent à l'entrée de la taverne durant un cours instant. Les hôtes, à leurs tables, tournèrent leur attention vers ces énigmatiques silhouettes. On entendit des murmures dans toute la salle : "Qui sont-ils ?" "Que font-ils ?"... Une vague de froid pénétra à l'intérieur du gîte, les deux protagonistes refermèrent alors la porte d'entrée. On eut d'abord du mal à les identifier, tous deux étaient vêtus de longs manteaux noirs dont la capuche ne laissait apparente que leur bouche. Ils prirent la direction du comptoir, adoptant une démarche lente et laissant retentir le bruit de chaque pas sur le planché usé et grinçant. Le plus grand retira sa capuche, laissant apparaître une chevelure longue qui rappelait le feuillage d’un saule pleureur. D'une voix pourtant douce mais qui résonnait comme un coup de tonnerre à côté du silence dominant, il demanda :

"- Mon ami et moi avons combattus de longues heures durant, nos pauvres muscles manquent d'une énergie pourtant vitale, nos os nous semblent être sur le point de craquer, auriez-vous donc, pour mon ami et moi-même, de quoi nous revigorer jusqu'à la prochaine aube ?

- Vous me semblez être un homme de coeur, continua le second homme, et nous n'avons que peu de kamas car nos compagnes avaient besoin d'une grande partie de l'argent restante, nous implorons ici vôtre charité pour deux malheureux guerriers."

Le tavernier les dirigea vers une table dans un coin où seule une bougie a moitié consumée