Education
Introduction Quand Montaigne affirme que « l’éducation purement livresque » est un regrettable voire déplorable moyen d’éducation, il n’est pas le seul à le penser à son époque.
Le terme très restrictif « purement » donne à cette affirmation un caractère d’exclusivité dont nous exposerons les dangers. Pourtant, sans aller jusqu’à l’exclusion totale du livre dans l’éducation, cette expression laisse toutefois une place non seulement au livre mais également à d’autres moyens de formation que nous essaierons de présenter.
Enfin, à notre époque, les nouvelles technologies comme Internet, sont des récents outils au service des pédagogues et de leurs élèves. Montaigne, comme Rabelais, en s’opposant à un enseignement moyenâgeux préconisant une « tête bien pleine », font preuve d’innovation et s’attachent à défendre une éducation qui s’intègre dans le courant humaniste du XVI° siècle où « ce n’est pas une âme, ce n’est pas un corps que l’on forme mais un homme » (Livre 1er Chapitre XXV intitulé De l’institution des enfants).
1. Les dangers d’une éducation purement livresque : Si Montaigne condamne cette éducation purement livresque, il nous appartient donc en premier lieu de déterminer quels peuvent être les dangers d’une telle pratique et les raisons qui peuvent amener à formuler cette affirmation.
1.1. Décentrage de soi :
Le premier danger d’une éducation exclusivement basée sur le livre pourrait être le décentrage de soi. Dans ce cas, l’esprit du lecteur est centré non plus sur sa propre pensée mais sur celle d’autrui ne laissant ainsi plus de place pour une conceptualisation et une expression personnelle. Pour argumenter, le lecteur se limite à citer l’auteur en rapportant exactement ce qu’il dit. Ceci ne laisse donc aucune ouverture vers un jugement personnel. De plus, cette éducation donne à penser que tout est écrit dans les livres et qu’à toute