Edward
Je me trouvai dans un grenier, sombre et infime. Je ne me souvenais plus comment ou pourquoi je me trouvais dans cette piaule mal éclairé. Il y avait une odeur de vieillot qui planait dans l’air. Il n’y avait pas de meubles, vu l’espace restreint, à l’exception d’une vieille chaise difforme. Je m’approchai lentement, guettant une réaction quelconque mais rien ne vint. C’est alors que je décidai de toucher la chaise démodée. Aussitôt que ma main frôla le dossier de la chaise antique, un frisson me secoua de tout mon corps. Je tremblais de tous mes membres et soudainement, dans la pénombre, la pièce vacilla et tout devint vague, grossier, déformé. Je me perdis dans un tourbillon de souvenirs, mais ils ne m’appartenaient pas. Ils appartenaient à une autre personne, jusqu’alors inconnue. Ils me montraient une jeune femme, très jolie, très belle, aux yeux maternels. Elle cachait derrière elle un jeune garçonnet lui ressemblant. Mais alors, pourquoi n’arrêtais-je de voir et de revoir une chute dont le débit d’eau descendait et redescendait jusqu’à ce qu’il n’eut plus rien? C’est alors qu’un autre souvenir fit face. La jeune femme revint au bord d’une rivière. Elle avait les yeux chagrinés, pleurant un bout de tissus, le serrant si fort qu’elle aurait pu le déchirer. Le paysage changea encore une fois. Une bâtisse fort grande et bien tenue apparut dans mon champ de vision.
Devant celle-ci réapparut la jeune femme, vêtue d’un grand chemisier. Elle avait le même regard chagriné, mais semblait perdue, loin de la réalité. Et finalement, je revis la même pièce qui m’avait accueillie quelques secondes plus tôt. La femme était assise sur la vieille chaise, se balançant en avant et en arrière, prononçant le même prénom : Edward.
C’est alors que je revins dans la réalité. Je retirai ma main de la chaise en m’éloignant. Au fur et à mesure que je m’éloignai, la chaise devint de plus en plus éclairée. Je regardai sur le sol et remarquai des traces de sang qui n’étaient