Effet des changements climatiques sur les coraux profonds
*Importance des coraux et des récifs coralliens d’eaux froides Les coraux d’eaux froides, encore appelés coraux profonds, vivent généralement entre 100 et 1000 m de profondeur, dans des zones peu éclairées, les zones sombres de l’océan. De ce fait, les coraux d’eaux froides ne vivent pas en symbiose avec des dinoflagellés, comme leurs congénères tropicaux. Ils sont cependant très diversifiés, potentiellement même plus diversifiés que les coraux tropicaux. Les espèces telles que Lophelia pertusa et Madrepora oculata (Fig. 1) peuvent former des structures s’apparentant aux récifs, et justement dénommés récifs d’eaux froides. Quelques uns peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres de large. Ce sont des refuges pour de nombreuses espèces, crabes et poissons notamment, et ils contribuent significativement à la biodiversité des environnements profonds. Ces récifs sont même des haut-lieux de biodiversité, en agissant comme des pépinières à poissons. Ils sont menacés par les activités humaines, comme les recherches pétrolières, les forages, et les filets de pêche dérivants.
* L’acidification des oceans Une large fraction du CO2, produit suite à l’activité anthropogénique, (combustion du pétrole et de biomasse) et rejeté dans l’atmosphère, est finalement absorbée par les océans. Cette absorption de CO2, suite à diverses réactions chimiques, entraîne une diminution significative du pH de l’eau de mer. Pendant la révolution industrielle, le pH de l’eau de mer, qui était de 8,20 vers les années 1750, a chuté à 8,10 dans les années 1990, pour atteindre aujourd’hui 8,07. Bien que cette diminution ne semble pas importante, elle correspond quand même en une augmentation de 30% des protons depuis la période pré-industrielle, car le pH est exprimé en échelle logarithmique. Les modèles prédisent pour 2100 une diminution de pH à 7,82, ce qui correspond à 125% d’augmentation des