Eia jean paul gautier
À la strophe 4 se continue l'alternance entre les éléments négatifs et les éléments positifs mais, cette fois-ci, le mouvement positif s'amplifie. Tandis que les Occidentaux ne s’intéressent qu’aux «surfaces», les Noirs sont considérés comme seuls capables de s'abandonner à «l'essence de toute chose», au «mouvement de toute chose», la répétition étant encore appuyée par celle de «saisis». La suite est construite sur une référence redondante au «monde» qui n’est pas différent de «la terre» évoquée précédemment. À «dompter», imposer son pouvoir, est opposé «jouer le jeu du monde», se plier souplement au rythme de la nature. La prétention d'être «Ies fils aînés du monde» (peut-être par opposition moqueuse à la formule consacrée : «la France, fille aînée de l’Église»?) est confirmée par les découvertes de l'anthropologie qui placent les origines de l’humanité en Afrique. «Poreux à tous les souffles du monde» répond à la pierre sourde évoquée précédemment. L’idée de «l’aire fraternelle» (hypallage qui attrribue au territoire la qualité de ses habitants), ouverte aux «souffles du monde», du «lit sans drain de toutes les eaux du monde» (qui les retient sans les laisser s’écouler) n’est pas historiquement juste, l’Afrique étant restée fermée sur elle-même jusqu’à ce que les Occidentaux ne viennent sur ses côtes puis la pénètrent au XIXe siècle. Le «feu sacré du monde» y a été allumé. Enfin, dans un vers plus ample et, de ce fait, plus rapide, selon la règle implicite des vers libres qui veut que chacun bénéficie du même souffle, l’idée de «la chair de la chair du