El rey mago
Berlin est un symbole de la Guerre froide en Europe. Elle cristallise l'affrontement des blocs amorcé à Yalta et qui s'achève en 1989. La situation allemande est emblématique de l'évolution des relations internationales de 1945 à 1989. En effet, la partition politique de l'Allemagne en RFA et RDA est un symbole de la bipolarisation de l'Europe et du monde pendant la guerre froide. Le rebondissement de la question berlinoise (en 1948-1949, puis en 1961) montre que l'Allemagne est un théâtre privilégié de l'affrontement Est-Ouest. La construction du mur de Berlin en 1961 devient un symbole du « rideau de fer » séparant les deux blocs. Enfin, l'effondrement du bloc communiste a des répercussions immédiates en Allemagne : la chute du mur (1989) permet la naissance d'un Etat réunifiant les deux parties du territoire allemand (1990). Cette réunification symbolise aussi la fin du monde bipolaire issu de la guerre froide.
Les alliés face a la situation allemande
En fait, dès la conférence de Yalta (4-11 février 1945, voir Ref. 00173), puis à Postdam (17 juillet-2 août 1945, voir Ref. 00269), les Alliés s'opposent sur le sort de l'Allemagne. Alors que les Occidentaux, tirant la leçon du traité de Versailles de 1918, souhaitent la reconstruction d'une Allemagne dénazifiée et prospère, les Soviétiques tiennent à la maintenir dans un état de profond affaiblissement. Faute d'un accord global sur le sort de l'Allemagne, il est décidé de la partager en quatre zones (ainsi que Berlin), administrées de façon collégiale par les quatre Etats vainqueurs (dont la France fait désormais partie). Après la victoire, les tensions entre les vainqueurs s'exacerbent. Staline étend sa zone d'influence en Europe en annexant des territoires et en installant des gouvernements communistes dans les pays libérés par l'Armée rouge (voir le « coup de Prague » en février 1948, Ref. 01622). Churchill dénonce le « rideau de fer descendu à travers le continent »