Electre, une tragédie?
Introduction :
La pièce de Jean Giraudoux est interprétée pour la première fois en 1937. Elle reprend le mythe tragique d’Electre autrefois mis en scène par les dramaturges grecs Eschyle, Sophocle et Euripide au Ve siècle avant notre ère. Cependant, Giraudoux revisite ce mythe avec force, en le modernisant considérablement par rapport aux œuvres antiques. La tragédie antique née à Athènes met en scène un ou des héros confrontés à leur destin. Ce héros, en l’occurrence ici une héroïne, subit le poids de la fatalité et doit faire affronter les lois divines. La tragédie antique instaure aussi une confrontation entre l’autorité de droit et la tradition mythiques et héroïques liées à la famille et la religion. L’enjeu semble donc clairement tracé : comment Giraudoux parvient-il à revisiter le mythe tragique d’Electre ? Dans quelle mesure, de nombreux siècles après ses illustres prédécesseurs grecs, le dramaturge français s’inscrit dans la continuité de la tragédie antique ? Mais aussi, quels sont les apports de Giraudoux, comment procède t-il pour réactualiser le mythe et ainsi se démarquer du genre tragique ?
Plan :
I) L’Electre de Giraudoux apparaît comme une tragédie, dans la lignée de tragédie antique.
A / la prégnance d’un contexte tragique et mythique.
-destin tragique et le matricide s’accomplissent conformément au mythe antique.
-Electre, descendante de la famille maudite des Atrides est obnubilé par son désir de vengeance.
-l’existence du divin est affirmée tout au long de la pièce. Les dieux se manifestent dans certains personnages, le Mendiant, les Euménides.
B/ le respect des règles classiques.
-respect des règles des 3 unités (lieu, temps, action) et vocabulaire soutenu.
-règle de bienséance : les meurtres sont rapportés par des récits et le sang n’est pas versé sous les yeux des spectateurs.
- le lamento du jardinier remplace le Chœur présent dans le