Simple pays en développement il y a à peine quelques années, la Chine est aujourd’hui au cœur de tous les grands débats contemporains. Elle tire la croissance mondiale et le prix des matières premières, finance le déficit américain… en un mot, « la Chine change le monde » La Chine bouleverse les hiérarchies tant régionales que mondiales, luttant pour l’influence avec la Russie au Nord, l’Inde à l’Ouest, le Japon à l’Est et les Etats-Unis… un peu partout ailleurs. Heureusement alors que les points cardinaux ne sont pas au nombre de 4 mais de 5 en Chine, car le milieu a lui aussi une existence a part entière. Une existence d’ailleurs consubstantielle à celle de la Chine, dont la simple évocation rappelle l’horizon : être le centre du monde (La Chine se disant en Chinois Zhongguo, l’Empire du Milieu). On tournerait alors une nouvelle page de l’histoire du monde, à moins qu’on ne fasse peut être qu’en refermer une parenthèse quand on se rappelle avec Erik Izraelewicz que la Chine a été la première puissance économique du monde jusqu’en 1820. En attendant que la Chine change le monde, le monde change aussi la Chine. Première terre d’accueil des investissements directs étrangers (avec plus de $60 milliards en 2005) mais aussi premier chantier du monde, la Chine est en train de connaître une mutation qui fascine autant qu’elle inquiète par son ampleur. La Chine change en effet extrêmement vite, et s’il est déjà difficile de savoir où elle en est aujourd’hui, peu peuvent prédire ce qu’elle sera demain. Alors « la Chine, danger ou opportunité pour le monde ? » Une question qui, si elle est essentielle, ne peut être abordée qu’en cherchant à comprendre la Chine plutôt qu’en cherchant à s’en défendre, en l’abordant avec raison plutôt qu’avec passion. En apprenant avec André Chieng « La pratique de la Chine », en cherchant à décentrer notre approche et à voir aussi le monde à travers son prisme plutôt qu’à considérer le nôtre comme universel et atemporel… dans un monde qui