emile zola
Une banale affaire d’espionnage :
Tout commence à l’origine d'une banale affaire d’espionnage : le service des renseignements français intercepte un document (le fameux « bordereau ») prouvant qu’un officier français trahit son pays au bénéfice de l’Allemagne. Une enquête est tout de suite ouverte et les soupçons se portent immédiatement sur un officier juif, qui effectue un stage à l’état-major, le capitaine Dreyfus.
Des experts en graphologie sont alors nommés. Malgré leurs conclusions contradictoires, Alfred Dreyfus est arrêté, à la suite d’un très rapide interrogatoire mené par le commandant du Paty de Clam, chargé de l’enquête. Le 19 décembre 1894, le procès s’ouvre à huis clos devant le conseil de guerre qui prononce la culpabilité de l’accusé quatre jours plus tard, au vu d’un « dossier secret », que l’avocat de Dreyfus, maître Demange, n’a jamais pu consulter. Dreyfus est donc condamné à la déportation à vie. Mais il doit subir auparavant le déshonneur suprême, la dégradation en public. Celle-ci a lieu le 5 janvier 1895, dans la grande cour de l’École militaire. Il est ensuite conduit au dépôt avant son départ pour l’île du Diable, en Guyane.
Naissance d’un « parti dreyfusard » :
C’est le moment que choisit Bernard Lazare, jeune poète symboliste, proche des milieux anarchistes, pour publier sa brochure « Une erreur judiciaire. La vérité sur l’affaire Dreyfus ». Le doute commence à naître. Dès l’automne 1896, deux journaux à fort tirage, L’Éclair et Le Matin, attirent l’attention sur le fameux « dossier secret ». Mais les preuves manquent. Celles-ci vont être apportées par le lieutenant-colonel Picquart, très vite persuadé qu’une machination vise à le faire taire. Il confie son dossier à un vieil ami d’enfance, maître Leblois, qui rend visite au vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner, grand bourgeois protestant. Celui-ci a bien eu vent de l’affaire par Bernard Lazare, mais n’est