Empire carolingien : un colosse aux pieds d'argile ?
Le « colosse aux pieds d’argile » est une citation biblique qui raconte qu’un roi avait rêvé d’une immense statue à la tête d’or, au torse et aux bras d’argent, aux cuisses de bronze et aux jambes de fer mais ses pieds étaient fait d’argile et de fer. Une pierre s’étant détachée, elle a frappé la statue au pied et en a entraîné l’effondrement. Cette image représente l’idée d’une puissance d’apparence forte mais qui en réalité est fragile. C’est en 751 que débute la dynastie carolingienne sous Pépin Le Bref. L’empire carolingien s’étend de l’Allemagne actuelle au nord de l’Espagne en passant par le nord de l’Italie. Charles Magne, fils de Pépin Le Bref, sacré par le Pape, devient empereur en 800. Son empire puissant contient Rome qui est une des grandes capitales. Charlemagne s’entoure de nombreuses personnes pour diriger son empire. Les comtes représentent son autorité dans des provinces appelées les comtés. Ces personnages lèvent les impôts et rendent la justice au nom du souverain. Charlemagne est méfiant : il contrôle ses serviteurs en envoyant des Missi Dominici qui ont la charge de l’informer régulièrement sur la manière dont est dirigé chaque comté. Charlemagne ne rend de compte à personne. Il décide de tout mais il est responsable de ses sujets devant Dieu. Il n’est donc pas un homme ordinaire. L’empire est puissant mais doit faire face à de nombreuses invasions notamment musulmanes, scandinaves et basques. Les querelles familiales menacent l’unité de l’empire. On peut donc se demander s’il n’y a pas des limites à la puissance de l’empire ? Dans quelles mesures peut-on dire que l’empire carolingien est un colosse aux pieds d’argile ? L’empire carolingien a un aspect de colosse (I) mais possède bien des limites à l’image de pieds d’argile (II).
I – L’empire carolingien : l’image d’un colosse
Les sources du pouvoir carolingien sont le modèle romain (A) et