en attendant godot
Nobel de littérature. S'il est l'auteur de romans, tels que Molloy, Malone meurt et l'Innommable et de textes brefs en prose, son nom reste surtout associé au théâtre de l'absurde, dont sa pièce En attendant Godot (1952) est l'une des plus célèbres illustrations. Son œuvre est austère et minimaliste, ce qui est généralement interprété comme l'expression d'un profond pessimisme face à la condition humaine. Opposer ce pessimisme à l'humour omniprésent chez lui n'aurait guère de sens : il faut plutôt les voir comme étant au service l'un de l'autre, pris dans le cadre plus large d'une immense entreprise de dérision. En 1969, il reçoit le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend toute son élévation dans la destitution de l'homme moderne ».
Deux personnages, Estragon et Vladimir, deux vagabonds semble-t-il, dans le dénuement le plus complet et dans l'absurdité la plus noire, attendent un dénommé Godot dont ils ne savent rien et dans lequel ils mettent pourtant tous leurs espoirs. "L'espoir, disait Beckett, est la disposition infernale par excellence"; l'espoir nous montre ici des personnages dans leur sincérité la plus crue. Tout le long de leur attente ils nous livrent des actes quotidiens qui, dans leur situation absurde, prennent des proportions comiques ou tragiques; tour à tour ils se disputent ou se réconcilient, se racontent des histoires, se font la discussion: ils meublent leur attente, ils meublent leur ennui, ils meublent leur vie. Ils vivent.
Leur attente est ponctuée par l'apparition de Pozzo et de Lucky qui figurent les relations maître-esclave. Deux personnages eux aussi en détresse et qui nous détrompent sur les apparences . Le monologue de Lucky, dense, compact , à l'aspect savant et