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Anne Rodier
Global burn-out, Le Travail invisible, L'Adieu au chômage, l'édition 2014 du Prix du livre RH peut apparaître comme une vision doloriste du travail, éloignée des dynamiques qui font le quotidien des entreprises. Ces livres sont pourtant au coeur des problématiques du marché du travail : qualité de vie au travail, productivité, valeur ajoutée, précarisation. Mais quelle pertinence ont-ils pour agir en entreprise, pour sortir des dérives dénoncées, régler un conflit ou rénover la gouvernance?
Les livres de management permettent aux DRH de prendre de la distance, explique Jean-Christophe Sciberras, président de l'Association nationale des DRH (ANDRH). « L'utilité d'un livre de management est à la fois d'apporter au DRH une vue d'hélicoptère, un recul, une réflexion, et de disposer d'éléments de comparaison - y compris quantitatifs - qu'il n'a pas le temps de collecter lui-même. La caractéristique de l'univers de l'entreprise, c'est le pragmatisme, poursuit-il. Il y a des livres de sociologues dont la connaissance de l'entreprise, très externe, n'est guère opérationnelle. En revanche, lire un travail de chercheur sur tout ce qui a été écrit sur l'incidence de l'égalité hommes-femmes, sur la performance de l'entreprise quand on doit convaincre de fixer des quotas pour progresser, par exemple, c'est utile. »
Au sein de l'entreprise, les écrits des théoriciens et des praticiens ne jouent pas le même rôle. Face à un conflit collectif, la recherche académique s'impose comme la lecture-clé pour avoir une compréhension plus fine du comportement du corps social. « Introduction à la pensée complexe, d'Edgar Morin [Seuil, 2005] vous fait réfléchir à la nécessité de prendre du recul par rapport à une situation conflictuelle » , note Jean-Marc Mickeler, associé DRH groupe chez Deloitte. « Avoir