En quoi jacques le fataliste est-il un anti-roman
Du point de vue de la structure, Jacques le Fataliste s’éloigne déjà des conventions romanesques. On note d’abord l’absence de chapitres : le texte est livré d’un bloc, sans repères, ce qui diffère du Tristram Shandy de Sterne dont Diderot s’est inspiré, et où les titres de chapitres sont justement le moyen de se moquer du système de découpe du texte. De plus, les intrigues sont nombreuses et se mêlent sans ordre les unes aux autres. Tout fil conducteur tel que les amours de Jacques est alors factice, puisqu’il peine à avancer, et surtout à arriver à son terme, ce qui permet à Diderot d’affirmer son rejet de la convention, et de se rapprocher d’un récit qui « fait vrai », c’est-à-dire dont la fin n’est pas une narration efficace mais une narration réaliste, qui fait écho à la vie.
On remarque encore l’absence presque totale de précision spatio-temporelle, qui brouille les pistes et empêche le lecteur de se figurer un contexte précis. De la même façon, Diderot ne fait aucune description physique ou psychologique des personnages, préférant définir ses