En quoi jacques le fataliste est-il un anti-roman

1818 mots 8 pages
« Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu’un romancier ne manquerait pas d’employer. Celui qui prendrait ce que j’écris pour la vérité serait peut-être moins dans l’erreur que celui qui le prendrait pour une fable. » Avec Jacques le fataliste et son maître, Diderot se défend d’écrire un roman ; à l’inverse, il entend en dénoncer les codes et les artifices en les parodiant et en prenant clairement positions contre eux dans son œuvre. En quoi Jacques le fataliste est-il un anti-roman ? Nous répondrons à cette question en commençant par nous pencher sur le refus des codes du roman, et la frustration des attentes du lecteur. Nous étudierons ensuite la parodie des formes romanesques, pour finir sur l’opposition entre la théorie anti-roman et son application dans l’œuvre, qui laisse entendre que Jacques le fataliste peut s’entendre et se lire de bien des manières différentes.

Du point de vue de la structure, Jacques le Fataliste s’éloigne déjà des conventions romanesques. On note d’abord l’absence de chapitres : le texte est livré d’un bloc, sans repères, ce qui diffère du Tristram Shandy de Sterne dont Diderot s’est inspiré, et où les titres de chapitres sont justement le moyen de se moquer du système de découpe du texte. De plus, les intrigues sont nombreuses et se mêlent sans ordre les unes aux autres. Tout fil conducteur tel que les amours de Jacques est alors factice, puisqu’il peine à avancer, et surtout à arriver à son terme, ce qui permet à Diderot d’affirmer son rejet de la convention, et de se rapprocher d’un récit qui « fait vrai », c’est-à-dire dont la fin n’est pas une narration efficace mais une narration réaliste, qui fait écho à la vie.

On remarque encore l’absence presque totale de précision spatio-temporelle, qui brouille les pistes et empêche le lecteur de se figurer un contexte précis. De la même façon, Diderot ne fait aucune description physique ou psychologique des personnages, préférant définir ses

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