En quoi les mémoires de guerre de de gaulle se différencient-ils d'un manuel d'histoire ?
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Les Mémoires ont acquis depuis l’antiquité une valeur indéniable dans la connaissance historique. Cependant, il serait inexacte de prétendre que le travail du mémorialiste se confond avec celui de l’historien. En effet, les démarches sont foncièrement différentes : l’érudition, l’objectivité et l’esprit critique qui guident l’historien ne sont pas les maîtres-mots du mémorialiste. Il paraîtrait alors judicieux de s’interroger sur les éléments permettant de distinguer les Mémoires de guerres de De Gaulle d’un manuel d’Histoire. Si le récit de de Gaulle par rapport à l’Histoire brute est tout d’abord subjectif, l’usage de différentes tonalités tout au long de l’œuvre ainsi que son écriture particulière de l’Histoire font des Mémoires de guerre un genre tout à fait différent d’un manuel d’Histoire. Le mémorialiste, même s’il emprunte des faits à l’Histoire ou en est un témoin privilégié, imprègne son récit du sceau de la subjectivité : il est impliqué directement dans l’Histoire puisqu’il y intervient en tant que personnage public. C’est donc tout naturellement que le « je » y est omniprésent. A travers diverses autres appellations telles que « nous » ou « de Gaulle », le général cherche à se construire une image : celle d’un homme providentiel ayant pour mission de sauver une France détruite et désorganisée. A contrario d’un manuel d’histoire où l’impartialité est le mot d’ordre, de Gaulle magnifie de manière héroïque sa personne. Quant à la France, bien plus qu’un simple espace géographique sous la plume de de Gaulle, elle fait l’objet d’une vénération sans limite.
Le message inclus dans les Mémoires de guerre est de fait difficilement conciliable avec une parfaite objectivité. Cette absence de neutralité se révèle notamment à l’égard des partis politiques. En effet, ceux-ci font l’objet d’un réquisitoire pour le moins acharné. Ils sont présentés par de Gaulle comme étant désorganisé et indifférent à l’intérêt général. Les « intérêts catégoriels » voient donc