Enonciation et parasynonymie
Admettons que dans le couloir d'un hôpital où il est généralement interdit de fumer (avec l'entrée en vigueur de la « loi anti-tabac »), une infirmière qui y passe remarque un homme qui fume une cigarette. Cet événement du monde référentiel, qui est saillant et même prégnant pour l'infirmière, fera l'objet de la conceptualisation dans le cadre de la situation de l’énonciation qui peut être décrite sous forme de trois composantes suivantes :
- SAVOIR : antérieurement à l'énonciation, l'infirmière sait qu'il est interdit de fumer dans l'endroit en question ;
- VOIR : elle voit un homme qui fume ;
- VOULOIR : elle veut que ce dernier éteigne sa cigarette.
Dans la situation de communication ainsi caractérisée, l'infirmière peut dire au fumeur, par exemple : a-1) Monsieur, s'il vous plaît, vous ne pouvez pas fumer ici. On admettra que cet énoncé n'est pas la seule solution qui s'offrait à elle. Il ne constitue qu'un choix parmi d'autres, également possibles. Parmi ces derniers, on aurait par exemple (en faisant l'économie de « Monsieur, SVP ») : b-1) il ne faut pas fumer ici b-2) il est défendu de fumer ici b-3) il est interdit de fumer ici
c-4) on ne peut pas fumer ici c-5) on ne doit pas fumer ici c-6) on ne fume pas ici
d-7) je me permets de vous signaler qu'il est interdit de ... d-8) vous savez peut-être qu'il est interdit de fumer ici (sur un ton gentil).
Ou encore : e-9) voudriez-vous ne pas fumer ici ? e-10) veuillez ne pas fumer ici e-11) auriez-vous la gentillesse de ne pas fumer ici ? e-12) je vous prie de ne pas fumer ici e-13) puis-je vous demander de ne pas fumer ici ?,