enron
L'Expansion 20/02/2002
Sommaire du dossier
- Après Enron, la vérité sur le CAC 40 - « Il y aura d'autres affaires Enron » (Interview Pierre-Noël Giraud) - Le « gendarme » de la bourse hausse le ton - L'affaire Enron fait vaciller la stratégie d'Andersen - Le sommaire complet
La mégafaillite du courtier en énergie ébranle le capitalisme à l'américaine.
La « corporate governance » en crise. Exceptionnel par son ampleur, le cas Enron n'est pas unique, et il met en accusation la course à la valorisation boursière. Le distributeur K Mart et la vedette des télécommunications Global Crossing sont en faillite, le conglomérat industriel Tyco se coupe en quatre pour survivre : en 2001, 372 firmes américaines cotées ont mis la clef sous la porte, contre 211 en 2000, selon la société d'analystes Thomson Financial. Car depuis dix ans, pour satisfaire leurs actionnaires devenus tout-puissants par la magie de la corporate governance, les entreprises américaines ont emprunté comme jamais. Entre fin 1994 et fin 2001, leur endettement est ainsi passé de 53 à 68 % du PIB américain ! Les patrons ont aussi massivement évacué dans des filiales tout ce qui pouvait ternir leurs bilans, notamment les énormes dettes accumulées. Le retournement de conjoncture vient ainsi de mettre en évidence les excès des entreprises et les failles de la corporate governance.
L'audit anglo-saxon sur la sellette.
Pour prévenir une autre affaire Enron, le gendarme américain des marchés boursiers, la Securities and Exchange Commission (SEC), a édicté de nouvelles règles : les rapports annuels devront sortir plus vite, les transactions boursières des dirigeants, être signalées plus tôt, etc. Mais la SEC a beau s'agiter, c'est l'esprit même de l'audit à l'anglo-saxonne qui est en cause. « Ce modèle repose sur des règles fixes, et tout ce qui n'est pas interdit est autorisé, ce qui peut