Epist mologie des sciences de gestion
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« Epistémologie des sciences de gestion »
Chapitre 1 : Pour une épistémologie des organisations
Introduction
C’est depuis l’apparition de la grande organisation comme phénomène social suffisamment important que se pose la question de la construction d’un champ de savoir qui lui soit spécifique, celui des sciences des organisations, la grande entreprise en étant la manifestation concrète majeure. C’est la socialisation dans cet endroit spécifique qui constitue le matériau empirique et conceptuel et l’enjeu de la création de savoir, ce qui pose la question épistémologique de l’équilibre à trouver entre « rigueur », « pertinence » et « impact », le positionnement de la création de savoir sur chacun de ces extrêmes conduisant à des savoirs différents et les choix effectués devant soigneusement peser la tension qui opère entre l’utile (qu’il s’agisse de la problématique ou des références) et l’applicable, ce qui est utile (au sens large du terme bien sûr) n’étant pas comme cela applicable. Sous forme d’image, on pourrait dire que la référence à la rigueur est ce qui fait grossir quand avec celle qui concerne la pertinence et l’impact, il s’agit de grandir. Si les sciences des organisations sont aujourd’hui un champ disciplinaire, tout l’enjeu tourne autour de son statut comme champ discipliné, tant sur le plan de ses composantes (organisation, stratégie, marketing…) que sur le plan de la substance de sa recherche.
C’est en cela que les sciences des organisations vont être marquées par une dimension empirique majeure. Attention, ce n’est pas parce que l’on manipule des concepts qu’ils sont dépourvus de dimension empirique. Une confusion courante est souvent effectuée entre dimension empirique et