Epistemolgie kantienne.doc
Normand Baillargeon lundi, octobre 12, 2009
ÉPISTÉMOLOGIE 2: KANT ET AU-DELÀ
[Un autre chapitre de mon Introduction à la philosophie en cours de rédaction.Vos suggestions pour l'améliorer sont les bienvenues. Kant n'est pas facile à exposer...]
Emmanuel Kant (1724-1804) a été formé dans le cadre de la tradition rationaliste et donc avec une grande confiance en les capacités de la connaissance humaine, une confiance encore accrue par la vaste connaissance qu’il avait des sciences de son temps (de la récente la physique newtonienne, tout particulièrement), auxquelles il contribuera d’ailleurs. Le jeune Kant pensait en outre que nous pouvions, à l’aide de la seule raison, répondre à certaines grandes et ultimes questions concernant Dieu, le monde envisagée dans sa totalité et dans son ultime réalité, l’âme ou la liberté humaines, et qui constituent le domaine de ce que la philosophie classique appelait la métaphysique spéculative.
Or, constate Kant, si les sciences et les mathématiques sont parvenues à établir des vérités qui font consensus et qui expliquent leur succès, la métaphysique, elle, offre le désolant spectacle d’un champ de bataille où se sont développés des conflits stériles. De plus, la lecture de Hume et les conclusions sceptiques qu’il y découvre relativement à la connaissance scientifique sont, on le devine, extrêmement troublantes pour Kant. «Je l’avoue, écrira-t-il, ce fut l’avertissement de David Hume qui interrompit d’abord, voilà bien des années, mon sommeil dogmatique, et qui donna à mes recherches en philosophie spéculative une toute autre direction».
Kant mettra de nombreuses années à répondre aux défis posés par l’inaboutissement de la métaphysique et par l’œuvre de Hume et le résultat de ses efforts ne paraîtra qu’en 1781, sous le tire de : Critique de la raison pure. C’est un des plus influents ouvrages d’épistémologie et même de philosophie de tous les temps, mais aussi l’un des plus