Erasme- traite de civilite puerile
L'éducation fut une grande préoccupation des Humanistes de la Renaissance qui voulaient en finir avec la scolastique médiévale et avec les mœurs peu raffinées de la société. Erasme ,moine et intellectuel majeur de l'époque, va se pencher sur la question de l'éducation, celle des princes comme celle de tout homme de raison. Dans son Traité de civilité puérile, paru en 1530, il va composer un véritable petit manuel de savoir-vivre à l'usage des enfants en général, mais où il livre plus particulièrement une éducation complète du prince chrétien ( pour le futur Charles Quint), qu'il s'agisse de sa formation intellectuelle, morale ou politique, sans oublier la religion qui est au cœur même de cette éducation.
I)un raisonnement déductif pour justifier d’aborder «la plus humble section de la philosophie»
a) Un raisonnement déductif (du général au particulier)
Érasme commence par une définition de "l'art d'instruire" en quatre domaines présentés apparemment par ordre décroissant d'intérêt, de la piété à la civilité en passant par les devoirs de la vie et surtout par les belles lettres. L'art d'instruire est donc l'art d'éduquer car il ne s'agit pas uniquement "d'instruction intellectuelle" mais bien de leçons de comportement individuel et social et aussi d'enseignement religieux et moral.
Cette vision des composantes de l'éducation est présentée comme une évidence : "L’art d’instruire consiste en plusieurs parties". Ce postulat, au présent de vérité générale, n'a pourtant rien d'évident à son époque et est bien plutôt le programme humaniste.
- Cependant de ces quatre "matières", il ne s'intéressera dans cet ouvrage qu'à la dernière : la civilité (le particulier). Cette partie est neuve, comme il le sous-entend : "d’autres se sont occupés des trois premières et moi-même j’en ai traité maintes fois".
B) un domaine mineur mais pas moindre
- Si Erasme concède que "le savoir-vivre soit inné chez tout esprit bien réglé" et qu'il admette que "la civilité