Erasme
Le Réalisme apparaît en peinture autour de 1830, il délaisse l'idéalisme romantique, tant dans ses genres que dans ses thèmes, en s'opposant notamment à la subjectivité ou à la peinture d'histoire, pour s'intéresser aux scènes et aux mœurs de la vie quotidienne, avec un souci de vérité. En tant que mouvement, il ne se constitue véritablement qu'entre 1850 et 1870. D'abord introduit par le paysage, grâce aux peintres de l'école de Barbizon (Théodore Rousseau, Dupré, Diaz, Daubigny), qui annoncent également l'avènement du naturalisme et de l'impressionnisme. Le Réalisme décrète que tout événement, objet, être, chose ou action est digne d'être un sujet pictural, et qu'il doit être rendu de manière véridique. Appliqué à une œuvre d'art, le terme réaliste peut avoir une connotation péjorative, mais peu à peu, il s'est imposé comme un style véritable et une esthétique à part entière. Souvent employé pour évoquer des scènes de la vie des gens simples, qu'ils soient de la campagne ou citadins, le terme recouvre également une critique des conditions sociales. Les œuvres des trois principaux artistes français représentatifs du réalisme, Gustave Courbet, Honoré Daumier et Jean-François
A la fin de l'été 1849, Courbet s'attaque à son premier tableau monumental. Il souhaite en faire son "exposé de principe" et exprime son ambition en intitulant l'œuvre Tableau de figures humaines, historique d'un enterrement à Ornans. Il s'inspire des portraits collectifs des gardes civiques hollandais du XVIIe, tandis que la somptuosité des noirs rappelle l'art espagnol. Les variations des valeurs, dans les verts sombres et les gris sourds, sert une certaine austérité des tons, la facture épaisse et robuste donne densité et pesanteur aux êtres et aux éléments naturels. La rigueur de la composition en frise, la béance du trou au bord duquel se trouvent des ossements, invite à une méditation sur la condition humaine.
La démarche de Courbet est alors