Ercole baldini
Lors de la seconde partie des années 50, le cyclisme Italien traverse une crise identitaire. Sans Coppi, Bartali et Magni, la Botte souhaite restaurer sa fierté et retrouver un champion digne de leurs glorieux ainés. En 1956, un coureur de 23 ans semble apporter ces garanties. Encore amateur et fraichement sorti de son service militaire, Ercole Baldini devient champion du monde de poursuite devant le redoutable Leandro Faggin, avant de battre le record de l’heure de Jacques Anquetil quelques semaines plus tard. Pour couronner ses performances exceptionnelles, le jeune Italien devient champion Olympique. L’Italie se prend à rêver d’autant, l’année suivante la nouvelle coqueluche du public Italien devient champion national, se révélant être l’un des rares rouleurs à rivaliser avec Jacques Anquetil dans son exercice de prédilection. Comme un signe du destin, il remporte le Trophée Baracchi, portant à bout de bras le déclinant Fausto Coppi. On croit à la passation de pouvoir d’autant plus que la grâce touche toujours Baldini en 1958. Le Transalpin remporte le Tour d’Italie après une longue échappée entre Cesena et Bosco Chiesanuova, qui reste le succès le plus spectaculaire de sa carrière. Quelques semaines plus tard, Ercole Baldini est au faite de sa gloire. Issu d’une échappée royale au long cours, il parvient grâce à ses qualités de rouleurs exceptionnelles à battre Louison Bobet sur le circuit de Reims sous une grosse chaleur. Ce titre de champion du monde est malheureusement son chant du cygne.
Ercole Baldini va être victime de sa gloire. A l’image du personnage Marcello Rubini de Federico Fellini, le champion du monde multiplie les excès et cultive le goût de la nonchalance. Ces deux traits accumulés ne peuvent pas être assimilés à la vie d’un grand champion cycliste. Baldini devait rouler comme Coppi, grimpeur comme Bartali, être aussi accrocheur que Magni, mais il n’en a rien été. Satisfait de cette gloire précoce,