Erik orsenna, « la grammaire est une chanson douce ».
Chapitre I
Présentation des deux enfants, Jeanne et Thomas. Le roman pourrait d’ailleurs avoir comme titre « Jeanne et Thomas au pays des mots ».
Jeanne, fière de son prénom (comme Jeanne d’Arc, la terreur des Anglais, ou Jeanne Hachette {hachette = petite hache} qui découpait ses ennemis), est une petite fille âgée de 10 ans (âge mental = 14 ans), douce, timide, rêveuse, mais au caractère fort. Son grand frère Thomas, âgé de 14 ans, la respecte.
Jeanne raconte ce qui se passe à l’école. Chaque mardi et jeudi, le matin, la jeune et blonde mademoiselle Laurencin, son institutrice, fait découvrir avec amour et passion à ses élèves les fables de Jean de la Fontaine.
(Même si elle est jeune et institutrice, elle n’hésite pas à employer les mots « sans tourner autour du pot » : quand un enfant lui demande ce que signifie le mot « excrément », au lieu d’utiliser un autre mot poli, elle indique que cela signifie (en langage familier ou populaire) de la merde.
Ce matin-là, le jour qui précède les vacances de Pâques, le principal, Monsieur Besançon, (le directeur) entre en classe accompagné d’une inspectrice de l’enseignement, Madame Jargonos, qui ressemble à un squelette, tellement elle est maigre et sèche (de caractère).
L’inspectrice demande à l’institutrice de continuer son cours ; celle-ci est en train d’analyser une Fable de Jean de La Fontaine, le Loup et l’Agneau.
L’institutrice montre aux enfants comment Jean de La Fontaine parvient, par les mots qu’il emploie, par l’emploi des temps (ici le présent, là l’imparfait) à nous transporter dans sa Fable comme si on y était. Elle démontre avec enthousiasme que par la magie du pouvoir des mots on peut se plonger réellement dans l’histoire.
Cette manière d’analyser le texte ne plaît pas du tout à l’inspectrice (elle lui dit d’ailleurs : « Nous n’avons que faire de vos enthousiasmes »).
Elle trouve que le travail de l’institutrice est imprécis,