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La santé était une valeur qui semblait évidemment positive. Au contraire le terme d'inégalité semble renvoyer à réalité qui semblerait évidemment négative. Inégalités perçues d'abord sur le mode de la plainte, « Pourquoi certains ont-ils plus que d'autres ? ». Les inégalités sont perçues de manière immédiate, sur le mode de la protestation face à une réalité qui semble inique, contraire à une situation originelle dite « égalitaire » qui aurait été rompue ou dont on aurait dévié. Du reste, lorsque le principe d'égalité est contesté dans une mesure c'est au nom d'une égalité supposée plus et mieux déterminée. Quand certains critiquent des mesures de discrimination positive, ils les contestent au nom de l'égalité. Il semble de nos sociétés quasi impossible de parler contre l'égalité de présenter le privilège comme quelque chose de préférable. Toutefois on parle ici d'inégalités au pluriel et pas d'inégalité. Il y a inégalités et inégalité. De plus, plus encore que la santé, l'inégalité est d'abord définie par son envers. L'étymologie d'inégalité est in aequitas, préfixe négatif de l'égalité. Or égalité il y en a différentes acceptions.
Il y a d'abord l'égalité ontologique celle qui tient à ce qu'est supposé être l'homme, mise en avant notamment par les religions, la condition humaine est identique, quelques soient les différences, même Terre/Même créateur/même destination, chaque être existe également. Niveau d'égalité qui ne va pas sans ambiguïté car ces religions ne donnent pas exactement la même place aux hommes et aux femmes dans cette égalité.
Égalité formelle/ égalité des droits : au delà de cette première égalité qui suppose que tous les individus d'une même société bénéficient des mêmes droits. Cette égalité peut être politique (accès aux fonctions, grades), civile (mêmes prescriptions qui pèsent sur tout citoyen, mêmes contraintes, mêmes peines) → égalité formelle que l'on retrouve dans la DDHC et repris dans la constit de 1958. Cette